Notre Cahier: The French Blog

Arrêtez de griffonner. Tu me secoues. C'est ennuyeux.

Tu fais attention?

Faites une supposition sauvage.

Rien n'est jamais sauvage quand on est avec toi.

Alors toi c’est qui?

Inévitable. Tu n'as pas choisi de rester coincé avec moi.

Oui mais même quand nous serons séparés, tu n’arrêteras pas de me harceler.

J'arrêterai de te harceler quand je mourrai.

Tu n’as pas peur, n'est-ce pas? Parce que je . . . je pense que j’en ai. C’est vrai que j'essaie de me rappeler d'être optimiste et attentif et quelque fois cela m’aide, mais pas toujours.

Regarde-toi, tu essaies d'être parfait même quand tu ressens.

Quoi qu'il en soit . . . peux-tu être sérieux pour une fois? Je ne suis pas parfait, pas encore. . . pas autant que Mme. Preeti quand il s’agit de danser ou même pas autant que notre père quand il s’agit d’écrire. Ils sont tellement meilleurs.

Le cours s’est terminé, maintenant je vais donc t’ignorer commodément.

-------X-------

J'essaie juste de traiter tout cela. Tout ce qui s'est passé et cela arrivera quand nous serons séparés.

D’accord, pourquoi tu t’inquiets? Tu es la sœur la plus forte, n'est-ce pas ? Alors laisse tomber et ne m'ennuie pas avec ta crise existentielle.

Tu as l'air plus méchant quand on te passe ton cahier. J'ai besoin d'entendre ta voix. J'aimerais que nous puissions parler à ce moment et ne pas bien passer ce cahier en classe.

Oh, mais c'est tellement cool - nous passons un cahier entre nos mains de gauche et de droite – selon toi, combien de personnes peuvent dire ça ?

Arrête de me distraire. C’est facile de réussir à passer le cahier maintenant, mais qu’en sera-t-il plus tard? Tu as peur ou non? 

#*~*#

La chirurgie se passera bien, d'accord ? Tellement vulnérable, mon Dieu. Ce ne sont que des coupures et des points de suture – on a le fait un million de fois.

Ça fera mal comme les fois précédentes, n'est-ce pas? Ce n’est pas seulement de la chirurgie, tu sais. C'est tout ce qui compte! Tant de risques! Et surtout les médecins, tellement cliniques. La dernière fois, certaines infirmières étaient tellement impolies. De plus, je veux me sentir mieux après ça, mais mon cœur, oh mon cœur, ça continue de me faire sentir que soit quelque chose soit n'importe quoi pourrait mal tourner. Je voudrais que nos parents soient dans cette salle avec nous. J'aimerais que nous puissions écouter notre chanson favorite pendant que l'on nous donne l’anesthésie, que nous nous endormions et nous nous réveillions comme si c’est la renaissance. Mais de plus j’évite d’en penser, je continue à penser aux pires scénarios possibles!

N’est-ce pas que je suis censé d’être l'auteur hyperbolique de notre famille? Décidément, tellement mélodramatique.

TAIS-TOI! Tu ne l’obtiendras pas, n’est-ce pas ? Je ne veux plus parler avec toi.

#*~*#

Je suis désolé. Ne m’abandonne pas. Tu as raison. C’est effrayant, les risques sont bien plus graves que jamais. Être siamois n'est pas très amusant, n'est-ce pas?

Merci. Je veux te serrer dans mes bras mais pas d’un côté. Je veux juste te serrer dans mes bras et pleurer.

Je sais. Et tu veux danser aussi. Je veux te voir trébucher avec ta jambe prothétique.

Chut, je ne tomberai pas. Je crois que je suis né pour m'élancer...un jour, tu écriras des livres sur moi, héhé.  

Ambitieux, n'est-ce pas? Mais nous serons de bons héros. Les protagonistes prennent toujours de gros risques pour de grandes récompenses, tu sais?

Pour être capable de m'exprimer, ce sera une récompense pour moi. Ma danse me donnera la vie dont j’en ai toujours envie et je sais que sans ma présence, sans mon intervention dans ton travail à chaque étape, tu t’épanouiras. 

Ouais, peut-être, tu ne me manqueras pas beaucoup.

Excusez-moi mademoiselle? Tu es une mauvaise menteuse.

Bien. Un peu. Tu vas me manquer un peu.

Admets-le maintenant. Après tout, les gens feront la queue pour obtenir mon autographe et pour prendre les photos avec moi, alors tu dois peut-être m’attendre.

Mmm, je pense que je te manquerai davantage.

Si je dis oui, tu l'admettras?

-------X-------

Tu me manques encore plus...

De toutes les personnes à me rejeter et à me quitter, je n’ai jamais pensé que tu en

serais une.

-------X-------

Cela fait si longtemps que je n'ai pas écrit ici . . .J'ai tellement de choses à te dire. Le rejet m'a rendu plus forte. Il n’a jamais été facile d’accepter que, malgré ma détermination à améliorer mes expressions et mon élégance, j’étais toujours rejetée uniquement à cause de nos jambes attachées. Est-ce que cela nous rend incompétentes? Ils ne me permettraient pas du tout de passer une audition! Nous prendrions tellement de précautions et j’en ai juste marre d’être trop prudente tout le temps. L'autre jour, un gars que j'ai aimé, était irrité par ma jambe, comme si un bâton en bois à la place d'une jambe me rendait moins humaine - comme si cela m’interdit d’être une fille avec un cœur d'or et des rêves qui embrassent le ciel.

Je pense souvent à quel point tu es optimiste...sois...par rapport à moi.

Tu as fait face à différentes batailles de rejet, mais néanmoins à des batailles. Alors, comment ai-je gagné la guerre, et ce n’est pas toi? 

[Photo credit: Free3D.com]

[Photo credit: Melanie Jade Design]

[Photo credit: shutterstock.com]

- Hia Vishal Panjabi, Volunteer &

Chinmayee Mondkar, Head, Editorial Committee

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Translated Version: Our Notebook

Stop doodling. You're shaking me. It's annoying. 

You're paying attention?

Take a wild guess.

Nothing's ever wild with you.

Then what are you? 

Unavoidable. You didn't choose to be stuck with me.

Yes but even when we get separated, you won't stop hounding me.

I’ll stop hounding you when I die.

You're not scared, are you? Because I…I think I am. The thing is I'm trying to remind myself to be optimistic and mindful and it helps sometimes, not always though.

Look at you, trying to be perfect in your feelings too.

Whatever…can you be serious for once? I’m not perfect, not yet . . . not as much as Preeti ma’am when it comes to dancing or even our dad when it comes to writing. They are so much better.

Class has ended, so I’m going to conveniently ignore you now.

-------X-------

I am just trying to process all of this. Everything that has happened and that will happen once we get separated.

Okay, what are you stressing for? You’re the stronger sister, aren't you? So suck up and don't bore me with your existential crisis.

You sound meaner when we're passing our notebook. I need to hear your voice. I wish we could just talk right now and not have to pass this notebook in class.

Aw, but it's so cool - we are passing a notebook between our left and right hands - how many people do you think can say that?

Stop distracting me. It’s easy to pass the notebook now but what about later? Are you scared or not?

                                                                                                                                                               #*~*#

Our surgery will be fine, alright? So vulnerable, God. It's just cuts and stitches - nothing we haven't done a million times.

It will hurt like the previous times, won't it? It’s not just the surgery, you know. It's everything that matters! So many risks! And the doctors especially, so clinical. Last time, some nurses were so rude. Plus, I want to feel better after it but my heart, oh my heart, it keeps making me feel that something or anything could go wrong. I really want our parents to be in that room with us. I wish we could listen to our favourite song when they give anaesthesia and just go to sleep and wake up as if we were reborn. But the more I try not to think the way I do, the more I end up thinking of the worst possible scenarios!

Aren't I supposed to be the hyperbolic author of our family? Geez, so melodramatic.

SHUT UP! You won’t get it, will you? I don’t want to talk to you.

#*~*#

I’m sorry. Don't freeze me out. You're right. It's scary, the risks are far larger than they’ve ever been. Being conjoined is not too fun, yeah?

Thank you. I want to hug you but not sideways. I want to just hug you and cry.

I know. And you want to dance, too. I want to see you stumble about in your prosthetic leg.

Shush, I won’t fall. I believe I am born to rise…some day, you’ll be writing books about me, hehe.

Ambitious, are we? We’ll be good heroes though. Protagonists always take great risks for greater rewards, you know?

To express, will be my reward. My dance will bring me the life I yearn for and I know that without me adding my inputs and editing in your work every time will help you enjoy your cosy corner.

Yeah, I probably won't miss you much.

Excuse me, miss? You are a bad liar.

Fine. A little. I’ll miss you a little.

Admit it now. After all, people will be lining up for my autograph and pictures in a few years, so you might have to wait then.

Mmm, I think you will miss me more.

If I say yes, will you admit it?

-------X-------

I do miss you more…

Of all the people to reject and leave, I never thought you would be one.

-------X-------

It's been so long since I’ve written here…I have so much to tell you. Rejection has made me stronger. It was never easy to accept that despite being so determined to improve my facial expressions and grace, I’ve always been rejected only on the basis of our attached legs. Does that make us incompetent? They would not allow me to audition at all! We would take so many precautions and I am just tired of being too careful all the time. The other day, a guy I liked was peeved by my leg, as if a wooden stick for a leg would make me any less human - as if it stopped making me a girl with a heart of gold and dreams that embraced the skies.

I often think of how optimistic you are…were…as compared to me. You have faced different battles of rejection but battles, nevertheless. So how did I win the war, and you didn't?

- Hia Vishal Panjabi, Volunteer &

Chinmayee Mondkar, Head, Editorial Committee